HIS 8007 : Problèmes de la connaissance historique et de la pratique historienne

Description : L’objectif de ce séminaire est de familiariser les étudiants et les étudiantes aux approches récentes  des problèmes “éternels” de la discipline de l’histoire: L’histoire est-elle une « science » ou un «art »? L’histoire peut-elle être « objective »? L’historien peut-il être « neutre «? Y-a-t-il des « lois » en histoire? Que veut-on dire par « expliquer », « comprendre »? Y-a-t-il une opposition entre « décrire » et « expliquer »? Quelles sont les fonctions sociales de l’histoire?

Quel que soit l’objet abordé, l’historien et l’historienne sont toujours confrontés d’une façon pratique à ce type de questions et dans le  cours même de la recherche une réponse leur est souvent donnée sur le mode pratique, c’est-à-dire sans être formulée explicitement. Par exemple, un livre intitulé les « causes » de la Première guerre mondiale présuppose que la notion de cause n’est pas problématique et a un sens que tout le monde comprend; ou encore que cette notion est nécessaire pour distinguer une « explication » d’une simple « description ».

Les séances du séminaire seront consacrées à expliciter diverses catégories employées dans la pratique de l’histoire en utilisant la littérature récente en philosophie et en épistémologie de l’histoire, telle qu’on la trouve, par exemple, dans History and Theory.

Cours 1 : Présentation, évaluation et introduction générale

Cours 2 : Éléments de philosophie des sciences: “empirisme”, “positivisme” et autres péchés  mortels…

Alan F. Chalmers, Chap. 1-  Inductivisme, Qu’est-ce que la science?, Paris, La découverte, 1987, chap. 1, pp. 19-31.

Max Weber, « Le métier et la vocation de savant », Le savant et le politique, Paris, 10/18, pp. 53-98.

Lecture optionnelle :

https://www.chronicle.com/article/max-weber-invented-the-crisis-of-the-humanities/

Cours 3 : L’histoire est-elle une “science”?

Ernest Nagel,”Patterns of scientific explanations“, The Structure of Science, New York, Harcourt, Brace &World, 1961, pp. 15-28.

Raymond Martin, “The Essential Difference Between History and Science“, History and Theory, vol. 36, no.1, Feb. 1997, pp. 1-14.

Cours 4 : Qu’est-ce qu’un fait?

« Ce que la science sait de Jésus », Sciences et avenir, janvier 1996, pp. 78-91.

Thaddeus J. Trenn, « Resetting the Carbon-14 Clock », dans Facets of Faith and Science. Vol. 3, The Role of Beliefs in the Natural Sciences, sous la direction de Jitse M. van der Meer, University Press of America, 1996, pp. 119-133.

Alan F. Chalmers, «Chap. 3 – La dépendance de l’observation par rapport à la théorie», Qu’est-ce que la science?, Paris, La découverte, 1987, chap. 3, pp. 50-72.

P. H. Nowell-Smith, “Historical Facts“, La pratique historienne aujourd’hui, Ottawa, Editions de l’Université d’Ottawa,1982, pp. 317-323.

R. F. Atkinson, «Chap. 2 – Knowledge of the past» dans Knowledge and Explanation in History», Cornell University Press, 1978, pp. 39-66.

Robert Nadeau, « Fait » dans Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, sous la direction de Dominique Lecourt, Paris, PUF, 1999, pp. 411-415.

Cours 5 : La notion de “cause” est-elle nécessaire en histoire?

Ross Eaman, « What Do Historians Mean When They Say That One Cause is more important than another», La pratique historienne aujourd’hui, Ottawa, Editions de l’Université d’Ottawa, 1982, pp. 272-276.

William H. Dray, « Une controverse au sujet des causes: AJP Taylor et les origines de la Deuxième Guerre mondiale », Perspectives sur l’histoire, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1987, pp. 87-117.

Pierre Livet, « L’usage des raisonnements contrefactuels en histoire », Labyrinthe, vol. 39,  2012 (2), pp. 21-33.

Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, « Des causes historiques aux possibles du passé ? Imputation causale et raisonnement contrefactuel en histoire », Labyrinthe, vol. 39,  2012 (2), p. 55-79.

Cours 6 : La description en tant qu’explication

Paul A. Roth, “Narrative Explanations: the Case of History“, History and Theory, vol. 27, 1988, pp. 1-13.

William H. Dray, “La compréhension historique“, La philosophie de l’histoire, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1981, pp. 13-32.

Tor Egil Førland, « Acts of God? Miracles and Scientific Explanation », History and Theory, Vol. 47, No. 4 (Dec., 2008), pp. 483-494

Brad S. Gregory , « No Room for God? History, Science, Metaphysics, and the Study of Religion », History and Theory, Vol. 47, No. 4 (Dec., 2008), pp. 495-519

Tor Egil Førland, , « Historiography without God: A Reply to Gregory », History and Theory, Vol. 47, No. 4 (Dec., 2008), pp. 520-532.

Cours 7 : Déterminisme, lois et chaos

Carl G. Hempel, “The Function of General Laws in History“, in Patrick Gardiner (Ed), Theories of History, New York, Free Press, 1959, pp. 344-356.

George A. Reisch, “Chaos, History and Narrative“, History and Theory, 1991, pp. 1-20.

Paul Roth et Thomas A. Rychman, “Chaos, Clio, And Scientistic Illusions of Understanding“, History and Theory, vol. pp. 30-44.

George Reisch, « Scientism Without tears ; A Reply to Roth and Ryckman », History and Theory, vol., pp. 45-58.

Cours 8 : La question de l’objectivité

Robet Nadeau, « Objectivité » dans Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, sous la direction de Dominique Lecourt, Paris, PUF, 1999, pp. 698-706.

Martin Bunzl,  «Chap. 1 – Objectivity reconfigured», Real History, Routledge, 1997, pp. 8-26.

Cours 9 : Connaissance historique et enjeux sociaux – I

Edward T. Linenthal, « Anatomy of a controversy», dans Edward T. Linenthal, Tom Engelhardt (Eds), History Wars, New York, Metropolitan Books, 1996, pp. 9-62.

Abé Mark Nornes, “L’honneur national sauvé? L’exposition du cinquantenaire“, in Hisroshima: 50 ans, Autrement, Paris, 1995, pp. 171-183.

Cours 10 : Connaissance historique et enjeux sociaux  – II

Robert Borofsky, « Cook, Lono, Obeyesekere, and Sahlins », Current Anthropology, vol. 38, no 2, April 1997, pp. 255-282.

Francis Zimmermann, « Sahlins, Obeysekere et la mort du capitaine Cook », L’Homme, no 146, 1998, pp. 191-205.

Steven Lukes, « Different cultures, different rationalities ? », History of the Human sciences, vol. 13, no 1, 2000, pp. 3-18.

Cours 11 : Le juge et l’historien

Rachel Chagnon, « Clio et Thémis, la place de l’histoire dans le processus judiciaire », Bulletin d’histoire politique, , vol 9,no 2 (2001), pp. 107-120.

Jean-Clément Martin, « La démarche historique face à la vérité judiciaire. Juges et Historiens », Droit et société, vol. 38, 1998, p. 13-20.

Jean-Pierre Le Crom, «  Juger l’histoire », Droit et société, vol. 38, 1998,p. 33-46.

Cours 12 : L’historien et les tribunaux

Alain Beaulieu, « Les pièges de la judiciarisation de l’histoire autochtone », Revue d’histoire de l’Amérique française, 53, 4 (2000), 541-551.

Arthur J. Ray, « Native History on Trial :  Confessions of an Expert Witness », Canadian Historical Review, 84, 2 (juin 2003), 253-273.

Martin Nelson-Dawson et Éric Tremblay, « La preuve historique dans le cadre des procès relatifs au droit autochtone et aux crimes contre l’humanité », Revue de droit de l’université de Sherbrooke, vol. 30, no. 2 (2000), p. 378-406.

Jacquelyn Dowd Hall and Sandi E. Cooper, “WOMEN’S HISTORY GOES TO TRIAL: EEOC v. SEARS, ROEBUCK and COMPANY”, Signs,  Summer, 1986, Vol. 11, No. 4 (Summer, 1986), pp. 751-779